Prières des pères

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NewsLetter

Newsletter Automne 2019

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PRIÈRE DES PÈRES - AUTOMNE 2019

 

L’Édito par Alain Clappier du groupe de Paris

« Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. » (Mc 9,29)

Jésus parle à ses disciples du démon qu’ils n’ont pas réussi à expulser.

Que fait l’Adversaire aujourd’hui ? Il entre en guerre contre Dieu en remettant en cause l’ordre de la Création : en créant une famille sans père.

En « tuant » le père, l’Adversaire vise au-delà : le Père Eternel.

Bien sûr, nous pouvons nous mobiliser comme l’Eglise de France nous le demande.

Mais nous pouvons faire encore bien davantage : confier ce combat au Seigneur, alors, il combattra avec nous (cf. 2 Chroniques 20, 13-17)

Que devons-nous faire ? Prier et jeûner comme le Seigneur nous y invite.

Nous les pères de famille, nous pouvons prier chaque jour Saint Joseph, à la suite de St François de Sales :

Glorieux saint Joseph,
époux de Marie,
accordez-nous votre protection paternelle,
nous vous en supplions par le Cœur de Jésus-Christ.
O vous dont la puissance infinie s'étend à toutes nos nécessités
et sait nous rendre possibles les choses les plus impossibles,
ouvrez vos yeux de père sur les intérêts de vos enfants.
Dans l'embarras et la peine
qui nous pressent,
nous recourons à vous avec confiance ;
daignez nous prendre sous votre charitable conduite
et réglez pour nous cette affaire si importante et si difficile, (l'exprimer)
cause de toutes nos inquiétudes.
Faites que son heureuse issue
tourne à la gloire de Dieu
et au bien de ses dévoués serviteurs.

Amen.

Saint François de Sales

Save the date : prochaine rencontre nationale : dimanche 22 mars 2020

L’an prochain nous fêterons le centenaire de la consécration de la Basilique de Montmartre. Aussi nous vous proposons de nous retrouver le dimanche 22 mars 2020 à Montmartre, toute la journée.

Nous proposerons à ceux qui le souhaitent de venir participer tous ensemble à la Marche de Saint Joseph qui aura lieu la veille, le samedi 21 mars 2020 dans les rues de Paris.http://www.marche-de-st-joseph.fr/21-mars-2020-x-marche-de-saint-joseph-122963

LA BIBLE NOUS PARLE DU PÈRE : Jn 1,1-4

01 AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. 02 Il était au commencement auprès de Dieu. (…)

04 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. (Jean 1 ; trad. pour la liturgie)

 

« Au commencement », c’est-à-dire avant que l’homme ait été créé ; bien avant que la terre ait été formée ; avant que l’univers, après le big bang, ait jailli suite à la Parole créatrice, Dieu EST de toute éternité, Dieu Père, Fils et Esprit Saint. « Dieu est la plénitude de l’Être et de toute perfection, sans origine et sans fin » (CEC 213).

 

« Le Verbe était auprès de Dieu. » La TOB dit : « le Verbe était tourné vers Dieu. » Cela nous montre que le Verbe – le Fils – est engendré éternellement par le Père, qui est la Source absolue au sein même de la Trinité.

 

Le Père engendre éternellement en son sein le Fils dans un acte d’amour parfait ; le Fils lui répond dans un acte d’amour parfait, et cet amour est le Saint-Esprit. C’est ce qui permet à Jean d’affirmer : « Dieu est amour » (1 Jn 4,8). Et à saint Augustin de définir ainsi la Très Sainte Trinité : « L’aimant, l’aimé et l’amour ». Le Père est source de tout amour.

 

« En lui était la vie. » La vie, le Fils la reçoit dans l’acte d’amour du Père : celui-ci est la source de la vie, de toute vie. Et la vie en Dieu est éternelle : la mort n’existe pas en lui ; elle ne viendra dans le monde qu’après le péché originel (cf. CEC 400). Dans la Bible, c’est souvent l’eau qui symbolise cette vie jaillie du cœur du Père (cf. Éz 47 ; Jn 7,38 ; Ap 22,1-2).

 

« La vie était la lumière des hommes. » En Dieu la vie est lumière, lumière d’amour, lumière de Vérité. Dieu est la Vérité même ! « Dieu est lumière ; en lui, il n’y a pas de ténèbres » (1 Jn 1,5) Tout en lui n’est que splendeur. Le Fils est rempli de cette lumière, comme le montrera la transfiguration de Jésus (cf. Lc 9,29) ; c’est pourquoi Jésus pourra dire : « Je suis la lumière du monde » (Jn 9,5) ; il nous révélera la lumière du Père et nous y fera entrer, en nous communiquant l’Esprit de lumière, l’Esprit de vérité (cf. Jn 16,13).

 

Ce mystère d’amour, de vie, de lumière, dont le Père est la source, est vécu en Dieu « au commencement », avant la création du monde, dans une béatitude éternelle et parfaite, dans une paix profonde, inaltérable.

 

Si nous voulons entrer nous aussi dans cet amour, dans cette vie, dans cette lumière, si nous voulons recevoir cette paix, cette joie, il nous faut donc venir à cette source de la Très Sainte Trinité : le Père, qui est la source ultime de tous ces biens, nous les communiquera par son Fils, et par l’Esprit Saint. (Dans le catéchisme de l’Église catholique, on peut lire et méditer les numéros 198 à 267. Le texte se trouve sur le site du Vatican)

 

Bien plus, comme seul le Père est parfaitement Père, il est aussi la source de toute paternité (cf. Ép 3,14-15). À nous, pères de la terre, ses créatures, il donne de participer à sa paternité. « La famille chrétienne est une communion de personnes, trace et image de la communion du Père et du Fils dans l’Esprit Saint. Son activité procréatrice et éducative est le reflet de l’œuvre créatrice du Père (CEC 2205). C’est pourquoi nous remplissons cette magnifique vocation, avec la grâce de Dieu « en manifestant et en revivant sur terre la paternité même de Dieu » (st Jean-Paul II, Exhort. apostolique Familiaris consortio, n° 25)

Paul Salaün.

 

LA VOCATION ET LE « MINISTÈRE » DU PÈRE

Le premier commandement qui s’adresse à tous les chrétiens nous a été ainsi transmis par Jésus : Ecoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force (Mc 12,29-30). Tout père doit donc d’abord le vivre, et apprendre à ses enfants à le vivre aussi.

Le père doit témoigner à ses enfants de l’amour du Père ; par son attitude et par ses paroles, il doit leur révéler le Père. Saint Jean-Paul II souligne la dignité insigne de cette responsabilité : « La mission éducative, enracinée dans la participation à l’œuvre créatrice de Dieu, trouve aussi sa source, pour les parents chrétiens, d’une manière nouvelle et spécifique, dans le sacrement de mariage ; celui-ci les consacre à l’éducation proprement chrétienne des enfants et les appelle donc à participer à l’autorité et à l’amour mêmes de Dieu Père et du Christ Pasteur, tout comme à l’amour maternel de l’Eglise. Il les enrichit des dons de sagesse, de conseil, de force, et de tous les autres dons du Saint-Esprit, afin qu’ils puissent aider leurs enfants dans leur croissance humaine et chrétienne. Grâce au sacrement de mariage, la mission éducative est élevée à la dignité et à la vocation d’un « ministère » authentique de l’Église au service de l’édification de ses membres. Ce ministère éducatif des parents chrétiens est si grand et si beau que saint Thomas n’hésite pas à le comparer au ministère des prêtres. » (FC n° 38)

Le CEC précise comment les parents peuvent évangéliser leurs enfants : « Ils les initieront, dès le premier âge, aux mystères de la foi dont ils sont pour leurs enfants les premiers hérauts. Ils les associeront dès leur plus tendre enfance à la vie de l’Eglise. » (CEC n° 2225)

Il poursuit : « La catéchèse familiale précède, accompagne et enrichit les autres formes d’enseignement de la foi. Les parents ont la mission d’apprendre à leurs enfants à prier et à découvrir leur vocation d’enfant de Dieu. La paroisse est la communauté eucharistique et le cœur de la vie liturgique des familles chrétiennes ; elle est un lieu privilégié de la catéchèse des enfants et des parents. » (CEC n° 2226)

Toute une partie de Familiaris consortio, intitulée « la famille chrétienne, communauté en dialogue avec Dieu », développe ces moyens que l’Eglise met à la disposition des parents pour les aider dans leur ministère auprès de leurs enfants : l’Eucharistie, le sacrement de la réconciliation, les diverses formes de prière familiale et communautaire. (FC n° 55 à 62)

L’éducation religieuse n’est pas un endoctrinement. Elle a pour but d’apprendre à l’enfant à connaître Jésus et à le suivre pour vivre de mieux en mieux en enfant du Père, dans la docilité à l’Esprit Saint, au sein de l’Eglise où il chemine avec ses frères. (Cf. CEC n° 2233)

En outre, Dieu a un dessein d’amour particulier pour chaque enfant ; celui-ci, s’il est à l’écoute de l’Esprit, entend cet appel. « Sa vocation singulière qui vient de Dieu s’affirme avec plus de clarté et de force. Les parents respecteront cet appel et favoriseront la réponse de leurs enfants à le suivre. » (CEC n° 2232)

L’appel du Père est d’abord lié à l’élection, au choix qu’il a fait de nous en son Fils avant la fondation du monde (cf. Ep 1,4). Ensuite viennent les vocations particulières au mariage, au sacerdoce ou à la vie religieuse. « Les parents accueilleront et respecteront avec joie et action de grâce l’appel du Seigneur à un de leurs enfants de le suivre dans la virginité pour le Royaume, dans la vie consacrée ou dans le ministère sacerdotal. » (CEC n° 2233)

En concluant Familiaris consortio, Jean-Paul II invoque la protection de la Sainte Famille sur les familles. Avec lui, demandons particulièrement à saint Joseph d’intercéder pour les pères : « Que saint Joseph, homme juste, travailleur infatigable, gardien absolument intègre de ce qui lui avait été confié, garde les familles, les protège et les éclaire toujours. » (FC n° 86)

Paul Salaün

Chers amis,

Nous souhaitons publier vos témoignages dans notre Newsletter : n’hésitez pas à nous les adresser pour donner une vie plus concrète à notre mouvement.

TÉMOIGNAGE : Mon expérience de la paternité

L’expérience de la paternité est universelle. Pour moi elle a commencé en 1948 dans le village finistérien où je suis né. Mon père était orphelin de père et fils unique, si bien qu’il portait des blessures qui ont rejailli sur son attitude envers ses enfants.

Six jours après ma naissance j’ai été baptisé, et suis ainsi devenu enfant de Dieu. Mes parents, catholiques pratiquants, m’ont inscrit au catéchisme et m’ont emmené régulièrement à la messe, mais ils n’ont pas su me faire découvrir le Père. A l’époque préconciliaire, la religion était plutôt vécue comme un ensemble de préceptes moraux qu’il fallait observer le mieux possible.

Il en a été de même dans les écoles chrétiennes où j’ai été éduqué.

A l’adolescence, très déçu par mon père, j’ai perdu confiance en lui, lui en ai voulu, me suis renfermé sur moi-même et suis devenu très malheureux. Je n’ai pas trouvé alors, auprès des prêtres de mon lycée, la compréhension et l’aide dont j’aurais eu besoin.

Après le bac, j’ai préparé le professorat de Lettres classiques, et suis devenu enseignant, métier qui, de par sa dimension éducative, n’est pas sans rapport avec la paternité.

Je me suis marié en 1970 et suis bientôt devenu père d’un garçon qui m’a apporté beaucoup de joie. Mais, comme beaucoup de soixante-huitards, j’étais plutôt un père copain.

Puis est venu le temps de l’épreuve : en 1976, mon deuxième fils a été traumatisé à l’accouchement et en est resté handicapé. Cela a entraîné une grave crise et l’éclatement de mon couple en 1978.

Depuis quelques années j’avais abandonné la pratique religieuse, et ma foi s’était endormie. J’ai alors éprouvé le besoin d’aller faire le point à l’abbaye de Timadeuc (Morbihan). Là j’ai été accueilli par un moine qui a été pour moi une figure paternelle, et ai vécu un retour au Père.

Aussitôt après j’ai rencontré le Renouveau Charismatique. C’est lui qui m’a fait découvrir comment Dieu peut nous aider à vivre un chemin de guérison intérieure. En lisant le livre de Michael Scanlan sur ce sujet, j’ai compris que je devais d’abord pardonner à mon père son attitude envers moi. C’est ce que j’ai fait aussitôt dans le sacrement de réconciliation, et j’ai reçu en même temps une forte effusion de l’Esprit Saint.

Celle-ci m’a permis de découvrir la miséricorde du Père envers moi, et son Amour a commencé à me reconstruire. Du coup ma relation avec mes enfants et avec mes élèves s’en est trouvée progressivement améliorée.

Depuis plus de quarante ans je continue à approfondir ma relation avec le Père, que Jésus nous invite même à oser appeler « Papa ». Je poursuis mon chemin de guérison intérieure ; et j’essaye de témoigner de la miséricorde infinie de notre Père.

J’ai organisé des réunions comportant un temps d’enseignement et un temps de prière centrés sur l’accueil de Dieu Père et sur la guérison des blessures reçues dans notre relation avec notre père de la terre. Ce furent des temps bénis, et c’est de là qu’est née l’idée de mon livre, Comment réussir sa paternité, paru aux éditions des Béatitudes en 2012. Ce livre a pour but de partager à un plus grand nombre les trésors dont le cœur du Père est rempli, et qu’il veut déverser dans le cœur de ses enfants bien-aimés.

Paul SALAÜN